Nouveau membre de la FEBE : C-Concrete – Augmentation spectaculaire de la vitesse de montage sur les grands chantiers de construction

Fin de l’année dernière, la FEBE a accueilli un nouveau membre : C-Concrete, filiale du groupe Cordeel. C-Concrete produit des armatures pour le béton et des éléments préfabriqués en béton dans deux usines situées à Tamise et à Hoeselt. Chaque année, l’entreprise réalise près de 30.000 m³ d’éléments préfabriqués en béton de haute qualité : poutres, colonnes, murs, planchers précontraints et béton architectonique. Le CEO de C-Concrete, Christophe Holthof, nous explique comment le système C-fast permet d’augmenter considérablement la vitesse de montage sur le chantier. Il présente également la stratégie de croissance de l’entreprise et sur quelle innovation durable C-Concrete travaille.
BETON : Pouvez-vous brièvement vous présenter et présenter la société C-Concrete ?
Christophe Holthof: « J’ai travaillé comme consultant en gestion pendant 10 ans, dont la grande majorité dans le secteur de la construction. J’ai repris la direction de C-Concrete fin 2020. C-Concrete fait partie du groupe Cordeel, un groupe fondé en 1934 en tant que menuiserie et devenu un groupe international avec un chiffre d’affaires d’environ 800 millions d’euros. »
« Il y a sept ans, le département de préfabrication était relativement restreint. Mais à l’époque, le groupe Cordeel a investi massivement dans l’expansion d’une entreprise de bois, de métal et de béton, dont C-Concrete. En plus de la centrale à béton que nous possédions déjà à Hoeselt, une nouvelle grande unité de production a été ajoutée à Tamise. Dès lors, l’entreprise a connu une forte croissance et, depuis environ trois ans, le département de préfabrication constitue une entreprise distincte, C-Concrete. Nous réalisons aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 42 millions d’euros et employons environ 250 personnes. »
BETON : Est-ce que C-Concrete produit uniquement pour le groupe Cordeel ?
Christophe Holthof : « Non, nous sommes devenus une entité distincte pour cette raison précise : nous travaillons non seulement pour le groupe Cordeel proprement dit, mais aussi pour des clients externes. Nous ne dépendons donc plus à 100 % des entreprises de construction de Cordeel et nous pouvons mieux équilibrer notre production. Environ trois quarts de notre production actuelle sont destinés à Cordeel, les 25 % restants sont destinés à d’autres clients aux Pays-Bas, en Belgique et même au Danemark, et cette proportion pourrait bien augmenter. »
BETON : Sur quels produits se concentre C-Concrete ?
Christophe Holthof : « Eh bien, auparavant, nous produisions tous les éléments préfabriqués possibles. Mais il faut savoir connaître ses forces et ses faiblesses. L’année dernière, nous avons décidé de cesser la production de certains éléments. Ainsi, les escaliers et les prédalles ne sont plus fabriqués dans notre usine. Nous pouvons néanmoins soulager nos clients en leur proposant ces éléments et en assurant donc aussi la responsabilité et l’ingénierie. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur notre cœur de métier : murs creux et pleins, panneaux sandwich, poutres, colonnes, balcons/terrasses, planchers précontraints et béton architectural. Grâce à notre propre centrale à béton, nous pouvons les livrer dans toutes les couleurs possibles, y compris en béton architectonique. »
BETON : Comment ce choix s’inscrit-il dans une stratégie globale ?
Christophe Holthof : « Les éléments sur lesquels nous nous concentrons actuellement s’inscrivent dans le cadre des grands projets de construction sur lesquels se concentre l’ensemble du groupe. Une croissance durable par l’intégration verticale, telle est la stratégie du groupe Cordeel. Le groupe a créé ou acquis une vingtaine d’entreprises au cours des cinq dernières années. Elles sont réparties dans cinq branches : construct, tech, energy, living et line. Dans la branche construct, on retrouve des entreprises de construction et des entreprises de production, telles que C-Concrete. Dans la branche C-tech, se trouvent des entreprises technologiques telles que Imtech, NLT-Pivaco et même une entreprise de drones. Ensuite, vous avez la branche C-energy avec notamment des batteries et des stations de recharge, la branche C-living reprend toute la gestion du patrimoine et dans la branche C-line, nous avons C-fire avec toutes sortes de solutions d’extinction d’incendie et Sobeltec.
L’intégration verticale signifie que tous les projets que nous prenons en charge comprennent le plus grand nombre possible de produits du groupe Cordeel : bois, acier, béton préfabriqué, dispositifs d’extinction d’incendie, batteries, technologies, etc. C’est aussi la force du groupe Cordeel. »
BETON : À quel marché s’adresse principalement C-Concrete ?
Christophe Holthof : « Notre objectif est d’aider les clients à installer un bâtiment le plus rapidement possible et de réduire ainsi considérablement le temps de construction. Pour les biens à haut rendement qui doivent être remboursés le plus rapidement possible, par exemple les immeubles à appartements ou les logements étudiants, nous proposons donc notre système C-fast en standard. Il s’agit d’un système modulaire et démontable avec des dalles de plancher précontraintes que nous fabriquons dans notre usine, dans des dimensions standard allant jusqu’à 3,5 mètres de large – jusqu’à cette largeur, elles conviennent parfaitement pour nos lignes de précontrainte et les camions ordinaires. »
« Sur le chantier, c’est comme assembler des blocs LEGO. Les éléments sont simplement mis en place au moyen de la grue. Nous produisons les éléments C-fast en grandes quantités afin d’avoir toujours un stock suffisant, car l’installation sur chantier est beaucoup plus rapide que notre production. Ce système permet de terminer un étage complet en quatre jours. Un projet complet, des travaux de terrassement à la réception, prend à peine six mois. Le surcoût des éléments préfabriqués est rapidement amorti, quand on sait que le délai normal de construction d’un tel bâtiment est facilement de deux ans. »
BETON : Quelle importance accordez-vous à l’équipe de construction ou à l’aspect BIM ?
Christophe Holthof : « Énormément d’importance ! Surtout avec le système C-fast, parce que le travail standardisé est important ici et qu’avec une équipe de construction, nous pouvons le concrétiser au mieux. Nous essayons ensuite de produire le plus d’éléments égaux possible afin d’avoir une répétition maximale. Au sein du groupe Cordeel, nous avons même une cellule BIM. »
BETON : Y a-t-il des innovations importantes en préparation ?
Christophe Holthof : « Comme toutes les entreprises du groupe Cordeel, nous travaillons en permanence sur des innovations qui conduisent à une production plus durable. Nous le faisons avec notre propre département R&D, notre cellule C-innovation. À l’heure actuelle, nous effectuons des recherches sur la bonne composition pour faire du “béton vert” : sans ciment. Nous procédons à des essais approfondis. A ce jour, nous avons déjà pu diminuer nos émissions de CO2 de 32 % par rapport à 2020. Si les essais restent concluants, d’ici quelques mois, nous pourrons les réduire de 50 % par rapport à la même période. »
BETON : Le béton sans ciment deviendra-t-il possible ?
Christophe Holthof : « Nous avons déjà effectué des essais fructueux avec du laitier de hauts fourneaux. Notre objectif est d’atteindre la neutralité carbone de l’ensemble du groupe Cordeel d’ici 2027. » (KDA)