Nouveau membre de la FEBE : Prebel – Des granulats décoratifs au béton préfabriqué: un groupe familial au fil de l’eau
Nouveau membre de la FEBE, la société PREBEL srl produit et distribue des éléments en béton précontraint, au départ de son usine de Hermalle-sous-Argenteau. Créée en 2017 au sein du groupe industriel familial EVM (E. Victor-Meyer sa) un peu à la suite d’un concours de circonstances, elle ambitionne de faire profiter ses clients de la même qualité qu’EVM offre depuis 40 ans dans le cadre de ses autres activités. C’est ce que nous expliquent en chœur Martine Victor, administrateur délégué, et son mari Raymond Palm, responsable de la production.

BETON : Pouvez-vous brièvement présenter le groupe familial EVM ?
Martine Victor : « L’histoire d’EVM débute en 1980 à Malmedy à l’initiative d’Erwin et Anita Victor-Meyer, sur un site qui n’a cessé de se développer pour occuper actuellement près de 6 ha en zone industrielle, à l’entrée de la ville. C’est le berceau de l’activité historique du groupe : le granulat de couleur pour le béton architectonique et les aménagements extérieurs, commercialisé sous la marque A WORLD OF STONE. Victor-Meyer travaille des minéraux bruts provenant de carrières situées surtout sur le pourtour méditerranéen, mais également outre-Atlantique. Ceux-ci sont acheminés vers les ports de Rotterdam ou d’Anvers via des navires de grande capacité avant de rejoindre par barges le centre de transbordement et de dépôt qu’EVM possède depuis l’an 2000 le long du canal Albert à Hermalle-sous-Argenteau. Calcaire, grès, dolomite, porphyre, quartz, marbre, granit, pouzzolane, lave, ardoise et bien d’autres : c’est à partir de cette vaste palette de produits minéraux naturels que l’entreprise produit depuis plus de 40 ans graviers, gravillons, gabions et pierres décoratives pour le jardin et l’aménagement extérieur. C’est aussi au début des années 2000 que ma sœur Sabine et moi-même ainsi que nos maris Raymond Palm et Gerd Messerich avons rejoint nos parents Erwin et Anita pour doter le groupe EVM d’une équipe de direction soudée. »
« Si nous sommes un nouvel acteur dans le secteur des éléments préfabriqués en béton précontraint, beaucoup nous connaissent déjà par les granulats décoratifs, utilisés notamment dans le béton architectonique. Pour ne citer qu’un exemple, nous avons livré des granulats durant 7 ans pour la production des éléments en béton blanc de la Gare des Guillemins. Et nous comptons parmi nos références des projets aussi prestigieux que la Cité de la Musique à Paris et le Parc Olympique à Londres. »
BETON : Comment l’activité béton précontraint est-elle née au sein du groupe ?

Martine Victor : « Au fil du temps, le groupe a procédé à une diversification permettant de pérenniser l’entreprise : marbrerie, reprise du gisement de marbre rouge de Neuville (le célèbre ‘Rouge Royal’, connu notamment à travers le Château de Versailles), installations d’ensachage et de remplissage de paniers en acier pour la production de gabions… C’est dans le cadre de cette diversification qu’est née en 2017 l’activité béton précontraint, sous la marque PREBEL, un peu suite à un concours de circonstances. Nous manquions de place sur notre site de 6 ha à Hermalle-sous-Argenteau. Les activités s’y étaient en effet fortement développées : chargement-déchargement et stockage de granulats pour notre compte ou pour le compte de tiers, pré-criblage, ensachage… Nous avons donc demandé à notre voisin, l’entreprise Collinet Grès & Béton (active dans le béton précontraint) si elle ne voulait pas nous céder un morceau de sa parcelle. Cela s’est terminé par une cession complète du terrain et des activités… faisant passer notre site d’exploitation de 6 à 12 ha d’un seul coup. Comme l’outil était présent et fonctionnel, nous l’avons rénové pendant 6 mois pour nous lancer dans une activité supplémentaire consistant en la production d’éléments de construction préfabriqués en béton précontraint : hourdis, (pré-)linteaux, et poutrains. Il nous fallait entrer dans le métier, et nous avons appris sur le tas. Si le hourdis est le produit-phare, linteaux et pré-linteaux en béton précontraint rencontrent également les attentes des clients. »
BETON : Pouvez-vous expliquer ce qui caractérise PREBEL ?
Raymond Palm : « Jeune entreprise de petite taille – une dizaine de travailleurs sur la cinquantaine que compte EVM – PREBEL n’a pas la prétention de concurrencer les gros acteurs du secteur. Avec une production annuelle d’environ 100.000 m² de hourdis/an, nous misons plutôt sur la proximité avec les clients, pour lesquels nous fabriquons du vrai sur-mesure. Notre but n’est pas de faire du volume, mais de la qualité. Nous ne voulons pas perdre la relation privilégiée avec le client que permet notre petite structure familiale. »
« Notre clientèle se répartit entre entrepreneurs du bâtiment et négociants. Après avoir produit au début des hourdis aux formats standard, nous misons actuellement sur le sur-mesure complet. Grâce à la petite taille de notre organisation, nous pouvons être très réactifs face aux demandes, avec des délais courts pour du sur-mesure. »
« Soucieuse de maîtriser la qualité grâce à des techniques poussées, la société bénéficie d’un laboratoire interne assurant aux produits PREBEL la plus haute qualité. Ce souci permanent de la qualité se traduit par une certification CE2+ dès 2019, couvrant les produits préfabriqués en béton précontraint de marque PREBEL (système de plancher en dalles et système de plancher à poutrelles et entrevous), ainsi que par la certification BENOR depuis 2020, pour les dalles alvéolées en béton précontraint. »
BETON : Comment a évolué PREBEL depuis sa création il y a 5 ans ?
Martine Victor : « Nous avons beaucoup appris en 5 ans et continuons à découvrir le vaste monde du béton précontraint, ce qui est passionnant. Nous nous familiarisons avec le métier et les clients apprennent à nous connaître. Le souci, c’est de trouver du personnel désireux d’évoluer avec nous. Nous en sommes au point où nous ne recherchons même plus de personnel qualifié – il n’y en a pas – mais tout simplement des personnes qui ont envie de travailler, que l’on va ensuite former. Il faut juste qu’elles adhèrent à la culture de l’entreprise. Si, en plus, elles ont déjà de petites notions du travail avec le béton, c’est encore mieux ! De toutes façons, chez nous, tout le monde est polyvalent. »

Raymond Palm : « Après 5 ans d’activité, PREBEL ne cesse de perfectionner son outil, pour plus de productivité mais également pour rendre le travail de ses ouvriers plus aisé. Nous avons investi dans de nouvelles machines pour être plus performant et pour travailler plus rapidement. Par exemple une machine qui va tracer les réservations dans le béton et une autre qui va en aspirer la poussière. Nos hommes ne devront plus faire cela à la main, ils profiteront d’une aide mécanique qui va leur faciliter le travail. Quant à notre nouvelle pondeuse, elle va permettre d’économiser jusqu’à 25% de ciment, un aspect d’actualité quand on évoque de l’impact écologique du béton. »
BETON : Comment faites-vous face aux défis que nous connaissons actuellement ?
Raymond Palm : « A l’instar de ce qu’a connu tout le secteur de la construction, l’explosion des prix de l’énergie et des matériaux mais aussi celle des salaires, n’est pas restée sans effet. PREBEL a dû augmenter ses prix, mais l’a fait progressivement, en plusieurs phases. Le coût de l’énergie a été le principal sujet de discussion en 2022. Nous avons décidé de couvrir nos halls de production à Malmedy et à Hermalle-sous-Argenteau de panneaux photovoltaïques. »

Martine Victor : « Le groupe EVM a cependant une fibre écologique depuis l’origine, sans y avoir été (pré)contraint. Aujourd’hui, il poursuit inlassablement ses efforts pour améliorer son empreinte CO2. Notre flotte de camions et d’engins de chantier d’EVM roule au gaz. Depuis 2014, le site de production de Malmedy pratique la cogénération. De plus, le fait que notre site de Hermalle-sous-Argenteau soit en bordure du Canal Albert est pour le groupe un atout indéniable, que ses confrères nous envient. Le transport par bateau, utilisé depuis longtemps pour l’activité granulats, pourrait aussi profiter à celle du béton préfabriqué. Je rêve du jour où nous pourrons livrer nos hourdis jusqu’au cœur des villes par la voie d’eau. » (PS)